Le poète Bruno Fern était en résidence à la Factorie Maison de poésie/Normandie, située à Val-de-Reuil (27), dans le cadre du festival « Les Poètes n’Hibernent Pas #5 » du 10 au 21 janvier 2023. Cette manifestation fait la part belle à la présence des poètes lors de soirées publiques (lectures, performances) qui trouvent leur point d’orgue dans la Nuit de la Poésie construite avec l’Opéra de Rouen-Normandie.

En parallèle, des ateliers d’écriture et des signatures mettent en avant l’actualité éditoriale des poètes : rencontres scolaires, rencontres en prison et en centre médico-social. C’est donc un cinquième hiver qui met à l’honneur la poésie. Un hiver durant lequel treize poètes bravent la froidure normande et partagent les mots qu’ils ont écrits. 

Séance de dédicaces de Bruno Fern au lycée Georges Baptiste, à Canteleu © La Factorie

Bruno Fern vit à Caen. Après avoir longuement enseigné en tant que professeur des écoles, il est auteur et critique. Co-directeur des revues littéraires larevue et TXT, il a également animé le cycle de rencontres-lectures ici poésie entre 2001 et 2017 avec Benoit Casas (Editions NOUS) et Alain Roger (Editions Atelier La Feugraie).

Il incarne ses textes en participant à des manifestations en Normandie, à Paris, dans toute la France et en Europe : entre autres, la nuit remue (remue.net), le festival de Brno (République tchèque), le festival MidiMinuitPoésie (Nantes) ou des soirées programmées par la Maison de la Poésie (Paris). En ces occasions, il collabore fréquemment avec des musiciens. Il a notamment enregistré l’album A dans tous les sens avec le guitariste de jazz Guillaume Anseaume.

À ce jour, il est l’auteur de seize ouvrages. Le dernier, dans les roues, est paru aux Editions Louise Bottu. Sa dernière contribution à un ouvrage collectif, Craductions, Pages rosse II, vient de paraitre aux Editions Lurlure. De nombreux textes et notes de lecture figurent d’autre part dans diverses revues imprimées et numériques (SitaudisPoezibaoLe Mâche-LaurierPo&sie…).

 

En préambule, pourriez-vous rappeler, en quelques lignes, le sujet du projet d’écriture que vous avez commencé ou poursuivi en résidence ?

Il s’agit d’un livre qui serait constitué de textes écrits à partir de diverses notions grammaticales étudiées dès l’école primaire. Chaque notion permet de structurer formellement le texte et donc de produire ainsi des effets littéraires – par exemple, un texte est uniquement fait de phrases interrogatives, un autre tourne autour des noms propres. Outre le respect de cette contrainte d’écriture, le challenge est de parvenir à ce que chaque texte présente une cohérence et qu’il en soit de même à l’échelle du livre.

 

Est ce qu’il s’agissait de votre première résidence ?

Oui.

 

Pourquoi avoir choisi ce lieu de résidence ?

En raison de sa proximité géographique pour moi qui suis caennais et de son dynamisme dans la région.

En outre, dans le cadre de ce projet précis (« Les poètes n’hibernent pas »), j’ai apprécié la possibilité de rencontrer d’autres écrivains (nous étions huit à être en résidence en même temps) et d’intervenir dans des établissements scolaires.

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Qu’est-ce que vous appréciez le plus dans le fait d’être en résidence ?

La disponibilité d’esprit que cela procure pour travailler mes textes. L’attention de l’équipe de La Factorie envers mon activité d’écrivain et sa mise en valeur : enregistrements dans le cadre de la constitution d’une bibliothèque sonore, soirée de lecture publique.

 

Comment votre résidence vous a aidé dans votre projet d’écriture ?

J’ai pu retravailler certains textes déjà écrits et en écrire de nouveaux.

 

Aviez-vous des appréhensions ou des doutes sur votre projet qui ont pu être résolus pendant cette période ?

Non.

 

Dans le cadre de votre résidence, quelles sont les rencontres qui vous ont marquées ?

J’ai beaucoup aimé les interventions en milieu scolaire à Canteleu, d’une part à l’école primaire Monet (il faut dire que j’ai été instit pendant 39 ans…), d’autre part au lycée hôtelier Georges Baptiste. Dans les deux établissements, les échanges ont été riches à partir des questions, souvent fondamentales, posées par les élèves – la première en CM2 était : « À quoi sert la poésie ? »

 

Pourriez-vous décrire un moment fort de votre résidence ?

J’ai appris que l’un de mes livres, L’air de rin, figurait sur la liste de l’oral du bac pour les élèves de 1ère que j’ai rencontrés. Par ailleurs, ces derniers ont été très créatifs, s’appropriant pleinement le principe d’écriture de mon dernier livre écrit avec Typhaine Garnier et Christian Prigent, Craductions, paru récemment aux éditions caennaises Lurlure.

 

Quelle suite pour votre projet d’écriture ?

Le boucler d’ici quelques mois.

 

Propos recueillis par Cindy Mahout

[Questions à…] Bruno Fern en résidence à la Factorie