Il s’inspire de l’architecture et des paysages urbains.
Après Rotterdam et Rouen, où il vit, l’auteur de bandes dessinées nous embarque pour un nouveau road-trip au gré des pérégrinations de sa voisine aux quatre coins de l’Hexagone.

Bio express
- 2006 L’amour éternel meurt prématurément (autopublication)
- 2010 Lauréat du concours du festival Lyon BD, Si j’avais rencontré les frères Lumière...
- 2012-2013 L’Arbre de l’innocent, deux tomes, éd. ANBD
- 2016 Rotterdam, un séjour à fleur d’eau, éd. Delcourt
- 2018 Rouen par cent chemins différents, éd. Warum
- 2021 Ma voisine est indonésienne, éd. Delcourt
Site Internet : https://manulemaire.ultra-book.com
Pas toujours facile de s’affranchir de l’héritage familial. Né d’un père français et d’une mère belge, c’est tout naturellement qu’Emmanuel Lemaire a d’abord adopté le style des dessinateurs de son enfance, franco-belges évidemment, dont les albums se glissaient sans complexe entre deux romans sur les étagères des maisons où l’on déjeunait en famille. « Sauf que ça ne mordait pas..., constate aujourd’hui, sans concession, l’illustrateur autodidacte. C’est lorsque j’ai ouvert mes carnets de croquis que mes dessins ont commencé à susciter de l’intérêt. »
Avec Rotterdam, un séjour à fleur d’eau, paru en 2016, il affirme enfin son style. « Pas de crayonné, je dessine directement, ce qui donne un trait spontané, avec des ratures, des retraits et des lignes de fuite. Je travaille ensuite sur ordinateur pour ajouter du volume, de la profondeur et, depuis peu, de la couleur. » L’atmosphère urbaine, l’espace, les buildings… Dans la capitale hollandaise, où il a vécu un an, Emmanuel Lemaire a subi un véritable « choc esthétique ». Résultat : un album qui a fait mouche. « Trouver son univers prend du temps. Aujourd’hui, je m’amuse en dessinant, je prends du plaisir à faire ce dans quoi je suis le plus à l’aise. » Deux ans plus tard, c’est Rouen qu’il croque dans Rouen par cent chemins différents, une illustration de la ville à travers les yeux d’un narrateur qui cherche à tout prix à fuir la routine.
Un voyage peut en cacher un autre
En janvier prochain, Emmanuel Lemaire invite les lecteurs à une nouvelle balade avec Ma voisine est indonésienne, aux éditions Delcourt. Un récit autobiographique sur sa rencontre avec cette femme, qui a un jour frappé à sa porte. Traductrice la semaine, elle passe le reste de son temps à explorer les quatre coins de l’Hexagone. « Comme par exemple Granville, Grenoble ou Niort, qu’elle a voulu visiter après que Michel Houellebecq l’a décrite dans l’un de ses romans comme l’une des villes les plus moches de France ! »
Il l’a parfois accompagnée, avec son appareil photo et son carnet, avant de reprendre les esquisses chez lui. Il a travaillé pendant deux ans sur ces planches, sous l’œil attentif de sa voisine. Son prochain album ? Sans doute une autre ville... Car il y en a toujours une dans la vie et dans les albums d’Emmanuel Lemaire.
Christelle Tophin / aprim Caen