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On peut lire ce roman comme une genèse, le début annonciateur d’une œuvre puissante, ou bien sans se poser de question et juste se laisser aller au plaisir. Écrit bien avant la trilogie qui a rendu Jón Kalman Stefánsson cher aux lecteurs français, il est à lui seul une petite merveille.

Dès le prologue, nous sommes pris en face-à-face, abordés par le romancier lui-même sur un ton poétique et plein de vie, dont il ne se départira pas durant tout le récit. Il nous entraîne parmi les âmes de ce petit village des fjords de l’Ouest, leurs maisons, leurs histoires, et avec lui nous pénétrons dans les intimités les plus farfelues ou les plus émouvantes. Fantastique microcosme dont on partage le quotidien, si bien que l’on n’a plus envie d’en partir, car, au hasard de la lecture, le décor se dévoile à l’imagination et à l’émotion du lecteur.

Toute l’Islande est là, et ce petit hameau prend soudain une dimension universelle. Quelque part entre La Valse de Valeyri de Guðmundur Andri Thorsson et Entre ciel et terre, il faut absolument se laisser prendre au charme puissant de ce qui est l’un des grands textes de cette rentrée littéraire.

 

Lumière d’été, puis vient la nuit de Jón Kalman Stefánsson, Grasset

 

Valerie Barbe

Au Brouillon de culture

29, rue Saint-Sauveur – 14000 Caen

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J’ai aimé aussi…

Nirliit, de Juliana Léveillé-Trudel (La Peuplade et Folio). Une écriture percutante, hurlement littéraire entre rage et désespoir d’une grande beauté pour dire l’urgence d’un peuple désespéré. Magistral.

Trahison, de Lilja Sigurðardóttir (Métailié). Un thriller politique de haut vol par une grande dame du polar islandais.

Le Berger de l’Avent, de Gunnar Gunnarsson (Zulma). Ce court texte est tout simplement un bijou qui vous emporte hors du temps.

[Coup de cœur de libraire] Lumière d’été, puis vient la nuit de Jón Kalman Stefánsson