Une petite langue d’espoir

La naissance d’un jeune glacier en période de réchauffement est-elle le signe d’un avenir plus radieux ? Pour la narratrice, elle coïncide avec la future venue au monde de son bébé.  Une écriture poétique subtilement mise en images.

Un grand-père disait fièrement à sa petite-fille que les glaciers qui surplombent la région sont la mémoire de leur vallée, de leur famille et seront toujours là pour veiller sur eux pendant encore de nombreuses générations…

Devenue adulte et bientôt mère, la jeune femme se rend dans la montagne. Elle observe douloureusement la lutte de ces « géants » pour ne pas fondre. Les « colosses grincent », tentent de résister, de « s’amarrer aux blocs de pierre » pour ne pas sombrer, et ils « pleurent ». Mais la jeune femme observe aussi la naissance d’une petite langue de glace qui tente « intimidée » de se faire une place à côté de ses aînées.

La naissance de ce jeune glacier est un signe d’espoir, tout comme la venue au monde du bébé de la narratrice. Il est la prochaine génération qui vivra dans la vallée sous la figure tutélaire des glaciers et devra aussi les protéger.

Célina Guiné, artiste plasticienne et illustratrice, a su de manière subtile et douce mettre en images l’écriture poétique d’Hélène Gloria. À l’heure où nous apprenons que les glaciers du Groenland ont atteint leur point de non-retour, et ce, même si le réchauffement climatique s’arrêtait aujourd’hui, cet album est à mettre d’urgence entre les mains des jeunes lecteurs.

Ce livre est adapté au public Dys.

Valérie Schmitt

Le Glacier qui refusait de fondre - Hélène Gloria et Célina Guiné, éd. La Marmite à Mots, 2020

Mots choisis

« Aujourd’hui, je suis allée marcher dans la montagne. J’ai levé les yeux vers les sommets. Avec tristesse.

Que vous est-il arrivé, géants de glace ? Les colosses pleuraient et leurs larmes remplissaient les ruisseaux.

Plic, plic, plic, plic. »

[Chronique] Le Glacier qui refusait de fondre d’Hélène Gloria et Célina Guiné